Théâtre

—La vie comme elle vient—

—La vie comme elle vient—

La vie comme elle vient est un texte qui s’écoule comme un fleuve. Un texte qui déroule le parcours de vie d’une femme, Lucie. Elle est Belge, née en Afrique dans un village le long du fleuve Congo. Sa mère meurt en couches, le père souvent absent parcourt le pays en faisant de la prospection pour une société minière. Cette fille de colons, sera élevée dans la maison de son grand-père, par une nourrice noire, Massiga. Massiga la nourrit de lait et d’amour, elle lui apprend à parler, à marcher, et Lucie se sent devenir noire au-dedans. Mais un jour, il lui faut rentrer au pays, la Belgique, et tout bascule.

Entre Congo et Belgique, à travers le destin de Lucie et sous le regard de sa fille, Félicité, et de tous les hommes qui auront traversé sa route, La vie comme elle vient se raconte à trois voix, dans la langue simple et superbe d’Alex Lorette, et parle de féminité, d’exil, de maternité, de pays fantasmé, de résilience aussi. Lucie s’est arcboutée sous les tempêtes, elle s’est défendue, elle a résisté. Jo Deseure, magnifique Lucie incandescente et forte, vous fera traverser toutes les années à sa suite, en vivant sa vie, comme elle vient.

«Le parcours de vie d’une femme qui, tout en étant blanche à l’extérieur, se sent noire à l’intérieur et se retrouve en situation d’exil dans un pays qu’elle ne ressent pas comme étant le sien, m’est apparu comme un récit pouvant avoir vocation de fable plus universelle. Il entre en écho avec la situation de nombreux exilés, que ceux-ci vivent un exil apparent en raison de leur couleur de peau, ou bien un exil moins visible en raison, par exemple, de leur langue ou de leurs croyances. Il m’a semblé juste de travailler sur base du récit intime de la vie de cette femme, pour entrer de manière indirecte dans l’histoire du Congo, mais plus largement dans l’histoire de la Belgique et de l’Europe occidentale «blanche». Par-delà le registre de la sensation, il me semblait que ce récit intime offrait une porte d’entrée subtile dans un propos plus politique.» Alex Lorette