Cinéma

—Sirens—

—Sirens—

Au Liban, rares sont les groupes de métal ; plus rares encore ceux qui, exclusivement féminins, se produisent publiquement, sans complexe, à l’image de Slaves to Sirens. Même dans un pays réputé ouvert, le groupe de punk-thrash-metal, composé de cinq jeunes femmes entre 25 et 30 ans, fait ici figure d’ovni. Si Rita Baghdadi filme, plusieurs mois durant, leur évolution musicale, la réalisatrice américano-marocaine n’en reste pas là et choisit de se pencher plus particulièrement sur Shery et Lilas, les deux guitaristes motrices du groupe. Sur fond de révolution arabe, et jusqu’à la terrible explosion du port de Beyrouth, on suit les sursauts de l’amitié intense qui les soude, comme leur désir d’émancipation, sexuelle, et, plus encore, d’accomplissement de soi. Un film comme un cri de métalleux, rageur, puissant et ultra-sensible, qui convoque le monde par l’intime.