Cinéma

—Aftersun—

—Aftersun—

Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?
C’est un film de vacances où le soleil se dispute à la mélancolie, une histoire d’enfance revue avec la lucidité amère de l’âge adulte. Toute la fragilité et la beauté d’Aftersun réside dans ces scènes faussement anodines où ce qui ne se dit pas verbalement se murmure par les gestes, les regards. D’une grande délicatesse, le film suggère ce qui reste tu et qui pourrait s’avérer dévastateur. Aftersun invente sa propre esthétique et nous embarque dans une interrogation vertigineuse sur le mystère profond des êtres que l’on aime sans jamais vraiment les connaître.